Sortir du chômage en créant son emploi n’est aujourd’hui plus une douce utopie mais une réalité concrète pour de plus en plus d’ex-salariés/nouveaux entrepreneurs. Car si les chiffres du chômage restent élevés, tout particulièrement à La Réunion (au premier semestre 2021 le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit à 131 150), ceux de la création d’entreprise le sont tout autant et depuis plusieurs années. Preuve que l’engouement pour l’entrepreneuriat (sous toutes ses formes !) correspond à une tendance de fond. Et si la solution au chômage était de créer son emploi ?
Le boom de l’entrepreneuriat
Les chiffres sont éloquents et révélateurs. Selon l’Insee, en 2020, le nombre total de créations d’entreprises en France atteint un nouveau record avec 848 200 créations, soit 4 % de plus qu’en 2019 (lire : Devenir entrepreneur : mode d'emploi). Le tout, dans un contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Les créations s’accroissent dans la plupart des régions, excepté en Corse et en Martinique. La Réunion est, après Mayotte (+32,5%), la région où l'augmentation est la plus nette avec 18,9% de créations d’entreprises en plus entre 2019 et 2020 (source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5016913#titre-bloc-1).
Un engouement pour l’entrepreneuriat individuel
Mais sortir du chômage en créant son emploi n’est pas nécessairement synonyme de création d’entreprise. Les chiffres de l'entrepreneuriat sont en réalité fortement portés par les immatriculations d’entreprises individuelles sous le régime du micro-entrepreneur qui s’accroissent de 9% en 2020, soit 45 900 immatriculations supplémentaires pour un total de 547 900 créations (lire : Devenir auto entrepreneur : 5 questions à se poser avant de vous lancer).
En revanche, le nombre de créations d’entreprises “classiques” diminue fortement puisque les créations d’entreprises individuelles décroissent de 13% en 2020, soit 12 600 créations de moins, et que les créations sous forme de société (218 100) stagnent pour la première fois depuis 2013.
On voit donc que la tendance est clairement de se tourner vers des activités en freelance, une forme d’emploi de plus en plus plébiscitée par les entrepreneurs, recherchée par les entreprises et donc adaptée au marché de l’emploi actuel (lire : Être freelance, c'est quoi ?).
Des entrepreneurs de plus en plus jeunes
Le profil des nouveaux entrepreneurs atteste de cette mutation du marché puisque si les créateurs d’entreprises individuelles ont en moyenne 36 ans, la part des moins de 30 ans s’accroît (41 % en 2020 contre 38 % en 2019). Elle est d’ailleurs plus élevée chez les micro-entrepreneurs (42 %) que chez les créateurs d’entreprises individuelles classiques (33 %).
Dans l’information et la communication, deux secteurs propices aux activités freelances, les entrepreneurs sont d’ailleurs particulièrement jeunes (33 ans en moyenne) tandis qu’ils sont généralement plus âgés dans l’industrie (40 ans en moyenne) et les activités de services administratifs et de soutien (39 ans en moyenne).
On notera enfin que les femmes ont créé 39 % des nouvelles entreprises individuelles, une proportion quasi-stable depuis 2015, alors qu’elle augmentait progressivement depuis 30 ans (29 % en 1987 et 33 % en 2000). Des chiffres quasiment identiques pour les créations d’entreprises individuelles classiques et pour les immatriculations sous le régime de micro-entrepreneur.
Les dispositifs pour sortir du chômage en créant son emploi
L’Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise (ARCE)
L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) est une aide financière destinée aux créateurs ou repreneurs d’entreprise qui optent pour un capital versé en deux fois plutôt que le maintien de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Avec ce dispositif, le demandeur d’emploi qui souhaite créer son activité peut demander à Pôle Emploi de bénéficier d’un capital correspondant au reliquat de ses droits ARE à hauteur de 45%.
L’aide est versée en deux fois avec un premier paiement au moment où l’entrepreneur réunit l’ensemble des conditions d’attribution de l’aide et un second paiement 6 mois plus tard sous réserve que son projet soit toujours d’actualité.
Pour en savoir plus : https://www.pole-emploi.fr/candidat/je-creereprends-une-entreprise/les-aides-financieres-creation-d/aide-a-la-reprise-et-a-la-creati.html
L'Aide aux Créateurs ou Repreneurs d'Entreprise (ACRE)
L'aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE) est une exonération partielle ou totale des charges sociales (cotisations patronales et salariales correspondant à l’assurance maladie, maternité, retraite de base, invalidité décès, aux prestations familiales)
pendant un an.
Pour en bénéficier, le demandeur d’emploi ne doit pas avoir obtenu l'ACRE dans les 3 années précédentes et créer ou reprendre une activité économique industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale, sous forme d'entreprise individuelle ou de société, et à condition d'en exercer effectivement le contrôle. Cette aide concerne également les professions non salariées, y compris les micro-entrepreneurs.
Pour en savoir plus : https://www.pole-emploi.fr/candidat/je-creereprends-une-entreprise/les-aides-financieres-creation-d/laide-aux-createurs-ou-repreneur.html
Le maintien de l’ARE
Les entrepreneurs qui souhaitent sortir du chômage en créant leur emploi peuvent également opter pour le maintien de l’allocation de retour à l’emploi au moment du lancement de leur activité. Pour cela, ils doivent continuer à être inscrits sur la liste des demandeurs d’emploi et ne pas avoir bénéficié de l’ARCE.
Le cumul de l’ARE avec une rémunération ne peut pas dépasser l’intégralité du salaire mensuel moyen sur lequel ont été calculés les droits au chômage. La base de calcul est simple : 70 % des revenus générés par la nouvelle activité sont déduits de l’allocation mensuelle. Ce cumul peut perdurer jusqu’à l’épuisement des droits en sachant (et c’est important !) que chaque jour non indemnisé est automatiquement reporté et allonge d’autant la date de fin des droits aux allocations.
Cette solution, qui s’applique aux régimes de la micro-entreprise mais également au portage salarial (lire : Portage salarial et chômage : droits et conditions), est probablement la solution la plus sécurisante pour sortir du chômage en lançant une activité de freelance.
Pour conclure, notons que le portage salarial n’entre pas dans les chiffres officiels des créations d’entreprise puisqu’il s’agit d’un emploi salarié. C’est pourtant bel et bien une forme d’entrepreneuriat puisque le salarié porté est un freelance totalement indépendant dans son activité (lire : Le portage salarial, c'est quoi ?). C’est aussi (et surtout !) une forme d’emploi de plus en plus porteuse (sic) car parfaitement adaptée aux mutations du marché et aux nouvelles attentes des entrepreneurs (lire : Portage salarial : avantages et inconvénients).
Réunion Portage, seule entreprise de portage salarial à La Réunion, accompagne des entrepreneurs freelances de différents profils dont certains sont sortis du chômage en créant leur emploi.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter nos équipes ici.
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