“Je suis freelance”.
Une phrase que l’on entend de plus en plus souvent prononcée. Très bien, mais que veut dire au juste “être freelance” ? Sur le plan juridique, soyons clair, le terme de freelance n’a aucune signification ni valeur légale. Dans le langage courant, “être freelance” signifie grossièrement travailler pour son compte et de manière autonome. Ce qui ne signifie pas pour autant ne pas être salarié. On vous explique pourquoi.
Freelance : un mot “fourre-tout” mais une réalité concrète
“Freelance” est, comme beaucoup d'anglicismes, un mot “fourre-tout”. Il désigne une personne qui travaille à son compte et n’a pas de supérieur hiérarchique mais des clients. En français, on parle de “travailleur indépendant".
Selon les chiffres fournis par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) il y avait, en France, 930.000 freelances en 2019. Cela correspond à environ 12% des actifs. Des chiffres qui grossissent de manière exponentielle puisqu’on dénombrait seulement 35.000 freelances en 2005. Actuellement, il y aurait même environ 50.000 nouveaux freelance chaque année sur l’ensemble du territoire national. A La Réunion, selon l’INSEE, il y aurait depuis 2017 entre 180 et 200 nouveaux professionnels par an en freelance sur les métiers du conseil et de la formation.
Une diversité de profils et de métiers
Si le terme de “freelance” est générique et n’a donc pas de valeur légale, il a l’avantage de rassembler un large éventail de profils et de métiers : Un jeune qui souhaite lancer son activité à la fin de ses études ; un quarantenaire qui veut se trouver un nouvel équilibre de vie ; un actif en fin de carrière qui ambitionne de se lancer un dernier défi professionnel. Il n’y a pas d’âge ni de profil type pour devenir freelance, seules comptent les motivations. Dans les faits, on notera toutefois que 60% des freelances ont moins de 35 ans et 17% plus de 45 ans.
Même pluralité en ce qui concerne les secteurs d’activité. Bien sûr, certains sont plus appropriés que d’autres à exercer en freelance, on pense notamment au digital. Community manager, développeur, graphiste ou encore consultant en marketing digital sont des métiers particulièrement adaptés au travail en freelance.
Les métiers des fonctions supports, qui exigent un haut niveau de compétence et qui sont souvent associés à un fonctionnement en mode projet, sont aussi propices à l'externalisation : Conseil en RH, Accompagnement RSE, Fonctions Achats et logistique,…
On constate actuellement, tout particulièrement, à La Réunion, un fort développement de l’activité de freelances intervenant en tant que consultants auprès d’entreprises et autres organisations. Ces consultants proposent des prestations de conseil, d'audit ou encore du coaching et de la formation professionnelle. Il s’agit généralement d’anciens salariés, principalement des cadres avec un haut niveau d’étude, souhaitant mettre à profit leurs compétences en sortant du cadre parfois contraignant de l’entreprise.
Quel statut pour le freelance ?
Nous y voilà. C’est la fameuse question fatidique que tous ceux qui envisagent de se lancer à leur compte se posent : “quel statut choisir ?”. Avouons-le, il est bien souvent difficile de s’y retrouver entre les différents conseils des uns et des autres, la multitude de statuts et formes juridiques existants et les régulières évolutions de la réglementation autant que des appellations.
Pour schématiser, il y a trois groupes de statuts permettant de devenir freelance :
1. L’ Entreprise individuelle (EI) : L’entreprise et l’entrepreneur ne font qu’un
L’Entreprise individuelle consiste à déclarer une activité professionnelle exercée “en nom propre”. La personne physique et l’entreprise (personne morale identifiée par son SIRET) ne font qu’un. Dans ce cas, l’ordinateur de l’entreprise est aussi celui de la personne physique, le canapé du salon est aussi celui de l’entreprise. Attention en cas de mariage sous le régime de la communauté !
Cas particulier de l’entreprise individuelle, autrefois appelé auto-entrepreneur (terme qui est resté dans le langage courant), le statut de micro-entreprise permet de lancer son activité rapidement grâce à des formalités, une gestion administrative et un régime social et fiscal allégés. En revanche, ce statut est moins protecteur sur le plan social et le chiffre d’affaires est plafonné. Nous détaillons les avantages et inconvénients du statut de micro-entreprise ici : Devenir auto-entrepreneur à la Réunion: Quels sont les risques ?
2. La société unipersonnelle (SASU ou EURL) : Créer son entreprise
Créer une SASU (société par action simplifiée unipersonnelle) ou une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) c’est tout bonnement créer une entreprise qui aura une personnalité morale distincte de son dirigeant. Le cadre légal est beaucoup plus protecteur (le patrimoine du dirigeant est notamment séparé de celui de l’entreprise) mais, forcément, les contraintes légales et administratives plus lourdes également. Ce statut n’est déjà plus réellement associé au terme de freelance mais plus à celui de chef d’entreprise .
3. Passer par un tiers : Couveuse, coopérative ou entreprise de portage salarial
Longtemps méconnu, le portage salarial connaît aujourd’hui un véritable regain d’intérêt. Concrètement, le freelance est salarié par une entreprise de portage salarial qui lui garantit un cadre juridique et facture son chiffre d’affaires avant de le lui reverser sous forme de salaire. Un modèle particulièrement adapté aux besoins actuels des travailleurs indépendants qui évitent ainsi la création et gestion d’une entreprise. ( Lire: Le Portage salarial, c'est quoi ? )
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a évidemment pas de statut idéal ou parfait. Protection juridique, chiffre d’affaires maximum, durée maximum légale, régime fiscal des revenus tirés de l’activité ou encore régime de protection sociale, diffèrent d’un statut à l’autre. Le bon statut est donc avant tout celui qui correspond aux besoins présents et futurs du freelance .
C’est pourquoi il est essentiel de bien connaître ses besoins et ses attentes pour faire les bons choix. Réunion Portage, qui accompagne 35 freelances pour un chiffre d’affaires global d’environ 1,5 million d’euros, peut vous accompagner dans cette démarche.
N'hésitez pas à prendre contact avec nos équipes.
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